Page:Variétés Tome IV.djvu/276

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de ce grand duc de Mercœur5, vray imitateur de ces ancestres lorrains, lequel t’a tenu en sa cordelle, qui sans sa mort te tenoit esclave, et aussi ce brave et genereux prince le duc de Nevers et de Cléves6, et ce vaillant prince de Jainville7, qui, d’une pieté chrestienne et d’un courage martial, ont planté des escadrons au milieu de tes terres, et, comme princes très genereux, se sont monstrés vaillans et se sont mis en teste de leurs armées pour deffendre la foy chrestienne ? Tu trouveras maintenant des princes plus dignes de ton empire que toy, lesquels te feront paroistre que ton conseil infame et desreiglé est du tout contraire aux commandemens de Dieu.

Si les chrestiens estoient vrayement chrestiens, et s’ils avoient en leurs cœurs leur foy vivement emprainte dans le corps et dans l’ame, ils devroient maintenant monstrer leur force et leur courage, ce pendant que le Turc nouvellement proclamé leur donne bon subject de le desplacer de son empire, et que le Persan mesme leur tient la main, et leur convie de faire voir partout cest univers la vraye Eglise plantée, pour à celle fin que Dieu soit loué et glorifié à jamais. Dieu leur en face la grace !



5. Il avoit fait en Hongrie une campagne dont les succès, entre autres la prise d’Albe-Royale, avoient fort inquiété les Turcs. V. notre t. 3, p. 212, note, et les Œconomies royales de Sully, coll. Petitot, 2e série, t. 4, p. 93.

6. Il étoit de la campagne de Hongrie. Il fut blessé au siége de Bude. (Œconomies royales, id., p. 161.)

7. Le prince de Joinville, quatrième fils du duc de Guise. V. sur lui notre édition des Caquets de l’Accouchee.