Page:Variétés Tome IV.djvu/331

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toutefois, c’estoit entre la porte Sainct-Jacques et celle Sainct-Victor, ce me semble. La plus effrontée entre, et avec elle quatre ou cinq des putains, je veux dire deputés du faux-bourg Sainct-Germain, parlant pour le corps et aggrégé dudit faux-bourg, qui attendoit dans la rue.

Mes dames, dit-elle, je prens icy le fait et cause de mes compaignes du faux-bourg Sainct-Germain, qui ont un grand procez contre les caqueteuses du faux-bourg de Montmartre, soi-disant seules devoir avoir part à l’allegresse commune que chacun a receu du retour de l’armée. Je soustiens que cela est faux, nonobstant quelque respect qu’on puisse admettre, et le prouve parce qu’il y a tantost un an que nous sommes sans besongnes. Nostre cheminée n’a pas esté ramonée comme elle souloit ; nous avons apresté le corps de garde : le regiment estant venu, nous demandons qu’il y entre. Secundo, si nostre moulin, par la longue absence du meusnier, venoit à demeurer oisif, et que les meules, faute de mouvement, vinssent à s’enrouiller, quel desastre y auroit-il en la nature ! Quel changement et quelle metamorphose ! Nous sommes en un temps que tout se corrompt si on n’y soigne. Conclusion : nous vous demandons que vous ayez à vous deporter sur les lieux, visiter et revoir les logis de l’une et l’autre partie, voir les commoditez, et illec nous juger sur-le-champ et nous assigner à qui doit demeurer le droict.

Celle qui presidoit va dire : Par la vertu nobis ! s’il y a quelque droit, je ne le veux donner ny à l’un ny à l’autre ; j’aime mieux le garder pour moy. Seroit-il raisonnable que vous fussiez le singe et nous