Page:Variétés Tome VIII.djvu/163

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d’icy à quelque temps que tu ayes plus d’esprit, et que tu respondes plus pertinemment, nous marchons sur la terre de vray, mais nous marchons avec beaucoup d’intelligence. Ne m’advouez-vous pas qu’il y a plusieurs chemins pour aller à Rome ? aussi y a-il plusieurs chemins pour suyvre la vertu. Et, pour conclure, c’est que nozis bient en menues dymes : c’est que nous marchons à plusieurs intentions. »

Diverses façons de suyvre la vertu.

1. Biez sur le rufe, c’est marcher en homme qui a bruslé sa maison, et feindre y avoir perdu beaucoup de bien, et avoir une fausse attestation du curé de la pretendue paroisse où la maison doit estre bruslée ; et celuy donne au grand coestre ou son cagou un rusquin, c’est un escu.

2. Biez sur le minsu, c’est aller sans artifice ; et tu payeras un testouin et iras simple, et l’on t’apprendra les excellents tours.

3. Biez sur l’anticle, c’est feindre avoir voüé une messe devant quelque sainct pour quelque mal, ou pour quelque hazard où l’on se seroit trouvé, et demanderez en ceste sorte : « Donnez-moy, nobles gentils hommes, et nobles dames et damoiselles, pour achever de quoy payer une messe ; il y a quinze jours que je la cherche, et ne l’ay encore amassée. » Pour ceste façon, vous payerez deux menées de ronds, qui sont quatre sols.

4. Biez sur la foigne, c’est feindre avoir perdu son bien par la guerre, et feindre avoir esté fort riche marchant, et avoir les habits convenables à voz