Page:Variétés Tome VIII.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vos suptibilitez, comme à faire taire les chiens, et sçavons les quatre sortes de peausser, l’abbaye ruffante, la fretille, le pelard, la dure. Vostre langue est semblable à la nostre ; nous sçavons attrimer ornies, sans zerver l’artois en l’abbaye ruffante. Vostre cagou, qui est l’un des plus anciens, vous apprendra comme devez vivre, car c’est le plus capable qui soit venu devant moy. Pour abreger, vous promettez de ne dire le secret. Sur vostre foy, avez-vous mis les trois ronds en la crosle ? Prenez vostre baston, mettez le gros bout à terre, et le poussez le plus bas que pourrez, et dictes : J’atrime au tripeligourd, et allez baizer les mains de vostre cagou, et luy promettez la foy ; embrassez-moy la cuisse (ce que je feis promptement) ; sur la vie de ne declarer le secret à homme vivant, c’est-à-dire J’atrime au tripeligourd, je desroberay trois fois très bien. Il y a une chose requise de sçavoir, premier de demettre tous les interrogats ; c’est que tous les gueuz que la necessité convie de prendre les armes, comme le pechon, l’escuelle, et la quige habin, et aussi ceux qui ne veulent recognoistre le grand coesre, ou son cagou, on les devalize, et les tient-on pour rebelles à l’Estat, et en rend-on compte au grand coerse ; et là il faict de bons butins, et faict-on la fortune. Le receveur de ces deniers s’appelle Brissart. »

Le reste de l’interrogation.

« Pechon de rubi, sur quoy voulez-vous marcher ? — Sur la dure. — Vous estes bien nouveau et bien sot, dit le coerse. Pour te faire entendre, et afin que