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Page:Variétés Tome X.djvu/195

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Les saincts Estats unis, le Conseil des Conseils,
Le parlement sacré, mais surtout la province
Et le Roy très-chrestien et très-auguste Prince,
Les uns qui sainctement découvrent les secrets
Au peuple très-dévôt des mistères secrets !
Les autres qui par loix équitables régissent
La ville où maintes gens, merveille ! se policent.
C’est donc de voz bienfaitz qu’on ne voit aujourd’hui
Peuple florir ailleurs au-dedans de cestuy.
Mais, ô saincte, il est temps que je te remercie
Pour avoir recouvré par tes mérites vie,
Et veux, un entre mille et mille retirez
De mort par ton secours, t’offrir ces vers sacrez.
L’hivernallet frisson d’une fièvre infuiable6,
Qui le quatriesme jour revient presque incurable,
M’avoit déjà passé jusques au fond des os,
Lorsque le médecin requis pour mon repos
Me console et promet que telle maladie
Ne sera qu’ennuieuse et sans perte de vie.
Il m’esjouit autant que s’il m’eust en effect
Dict que dans quatre jours je pendrois au gibet,
Car il me semble avis que le mal recommence
Quand après si longs ans7 j’ai bien la souvenance



6. Érasme étoit venu achever ses études à Paris, dans l’infect et redoutable collége de Montaigu, qu’il a tant maudit en ses Colloques, quand sa nature délicate étant exténuée par la mauvaise nourriture, poissons pourris, œufs gâtés, etc., et par l’humidité des chambres, il se trouva pris de la maladie dont il parle. V. dans l’édit. de Leyde, in-fol., ses Lettres, p. 1479.

7. C’est en effet fort tard, lorsqu’il avoit soixante-cinq ans, qu’Érasme fit à sainte Geneviève ce remerciement