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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/10

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J’allais citer, en effet, le départ de la Fusée américaine ; mais Alburtin me devance. Carré dans son fauteuil d’osier, doctoral et bonhomme, il conférencie, face à la mer bleue.

— Les voyages interplanétaires ? Mais nous y touchons ; nous y sommes ! Avant dix ans, affirmait en 1929 Hénault-Feltrie… votre patron, Géo… l’un des donateurs du prix Rep-Hirsch et le grand champion de l’astronautique en France… Après l’avion, la fusée : c’est dans l’ordre, c’est la courbe du progrès inévitable. Songez à l’accélération du progrès scientifique et à la multiplication des découvertes. Le XIXe siècle a réalisé à lui seul plus que les deux mille ans qui l’ont précédé. Le début du XXe jusqu’à la guerre a fait faire le même chemin que le XIXe entier. Toujours plus vite, toujours plus loin, toujours plus haut ! La fusée à la Lune et aux planètes ? Ce sera un jeu enfantin dès que l’on aura découvert, dans la dislocation atomique, par exemple, des sources d’énergie plus puissantes. Avec celles dont nous disposons à présent, c’est déjà possible, tout juste. Il n’y a que deux ou trois ans qu’on s’en occupe sérieusement. Et cela progresse, l’opinion s’émeut, se passionne ; on sent que l’instant est venu. En 1929, un Allemand faisait démarrer à 200 à l’heure la première auto-fusée… qui explosa au bout de quelques kilomètres, avec son chat-passager ; mais peu importe. En 1930, l’avion-fusée monté par l’aviateur Espenlaub