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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/9

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tourne ses exploits en aimables galéjades… mais les raconte quand même. Nous nous sommes liés de camaraderie deux ans plus tôt, lors de mon premier séjour à Cassis, où il exerce la médecine, tout en dirigeant une clinique de radiothérapie qu’il a le tort de négliger un peu pour se livrer à ses recherches personnelles. C’est un scientiste convaincu, en même temps qu’un amateur des curiosités de la région.

L’insuccès de son Tauroëntum s’oublie, devant le thé et le cake. L’éloge enthousiaste que Géo a fait de sa turbo aiguille l’entretien vers les vitesses de transport actuelles et futures. Luce évoque ses souvenirs de voyage en avion : Londres-Paris en 1 heure 30… 260 à l’heure.

— Chez Hénault-Feltrie, déclare son frère avec orgueil, nous mettons au point un monoplan métallique à turbo-compresseur, qui donnera en vitesse commerciale du 350.

Alburtin, pour se faire pardonner ses antiquités à la manque, soutient et stimule la conversation nouvelle :

— Et quand la fusée astronautique sera devenue d’usage courant, ce n’est plus par centaines de kilomètres à l’heure que l’on comptera, mais par milliers.

— Quelle horreur ! s’exclame la douairière moderniste. Heureusement, ce n’est pas encore pour aujourd’hui. Je ne verrai pas cela, ni vous. Dans un siècle ou deux, peut-être…

— Ça, maman, raille Luce, sévère, Ça s’appelle être à la page ! Tu ne lis donc plus les journaux ?