Aller au contenu

Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’autres ennuis à redouter, jusqu’à demain, que les reproches de ma conscience, à propos du lichen… de me sentir comme une criminelle…

Encore cette obsession ! Il fallait à tout prix la distraire.

Sans relever le mot, je proposai simplement :

— Si nous sortions, Aurette ? Il est 11 heures. L’heure de l’apéritif. Où voulez-vous ?…

— Au Terminus Saint-Lazare…

Le nom avait jailli spontanément, tel un réflexe.

Voyant ma moue désapprobatrice, elle reprit, avec une sorte d’humour cruel :

— Voilà que j’acquiers tout à fait la psychologie des vrais criminels. J’aspire à me retrouver sur les lieux de mon forfait !

— Notre forfait, s’il vous plaît ! répliquai-je avec vigueur. Si forfait il y a, j’en revendique ma part. Je suis, tout comme vous, porteur de germes. Et je voudrais savoir combien de Parisiens ne le sont plus, à l’heure actuelle, dans Paris !

Malgré le beau temps et la courte distance, Aurore manifesta le désir de prendre le métro ; elle avait un faible, bien américain, pour ce mode de transport. La station « Villiers » était à cent mètres.

À la bouche située sur le boulevard de Courcelles, cinq ou six personnes remontaient lentement les marches ; elles discutaient avec des exclamations, en palpant et se passant de main en main quelque chose… pareil