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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/128

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que ce fût vrai !

Avant de sortir du bureau de poste, je demandai encore le numéro de Frémiet. Sa grosse voix de baryton me répondit :

— Ah, c’est toi, mon petit Gaston ! Quoi de neuf depuis hier ? Tu as lu les gazettes, hein ? C’est formidable ! J’ai reçu le premier journaliste à 6 heures du matin, il en est déjà venu quinze… avec des photographes et des tourneurs de caméras ; la maison est pleine de fumée de magnésium… Et sur les lampes ça continue… et ça empire. Il n’y a que mon gamin qui jubile, avec sa confiture T. S. F., comme il dit…

Je freinai l’exubérance du vieillard.

— Mon oncle, je n’ai qu’un mot à vous dire. C’est au sujet des épreuves de Mlle Constantin. Quand pourrai-je passer les prendre ?

— Avec tout ce micmac… Disons après-demain matin… Tiens, faisons mieux : viens à midi ce jour-là déjeuner sans façons, et amène ta cliente ; elle a fait la conquête de ta tante… et la mienne aussi. (Il eut un ricanement jovial). Hé, hé ! mon gaillard, félicitations, elle est rudement gentille, ta petite…

Je coupai en hâte :

— Mlle Constantin est ici, à l’autre récepteur ; elle vous remercie de votre aimable invitation, mon oncle ; mais elle ne sera plus à Paris après-demain…

Hélas ! en recourant à ce petit mensonge officieux,