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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/142

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sur des points privilégiés de la terre, on voit naître et foisonner des myriades d’algues, d’insectes, d’araignées, de petits vertébrés. Ainsi les « éphémères », à certains soirs d’été, couvrent de leurs cadavres sur plusieurs centimètres d’épaisseur les berges des rivières. On peut encore citer les « pluies » de grenouilles, les « nuées » de sauterelles.

En 1889, le naturaliste Dr G. Carruthers, a observé en mer Rouge une migration de sauterelles, écloses en l’espace de quelques heures, qui ont défilé toute la journée du 25 novembre ; soit une nuée de 2,4 × 1013 (240 trillions) d’individus, de 5.967 kilomètres carrés et du poids de 4,10 × 107 (41 millions) de tonnes, chiffre du même ordre que tout le cuivre, le zinc et le plomb extraits au cours du XIXe siècle entier : 4,47 × 107.

Eh bien ! la matière vivante née des cosmozoaires en expérience, la Xénobie, est en permanence, depuis que nous l’observons, à ce stade de suractivité. Et même, au lieu de décroître, de s’atténuer, celle-ci suit une courbe toujours ascendante d’heure en heure. C’est une création nouvelle, affolée par l’impulsion initiale qui a opéré l’amorçage de son règne, qui cherche sa voie, dans toute la fougue d’un déchaînement génétique. De même, la création terrestre a passé en revue des milliers d’espèces, pour aboutir à ces types qui furent à tour de rôle les rois de la planète : ammonites, dinosauriens, mammifères ; mais ici la recherche se