Aller au contenu

Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/143

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

produit à l’accéléré, en quelques heures plusieurs espèces nouvelles sont « inventées » et essayées par la Xénobie en marche vers la procréation des formes supérieures et peut-être vers l’équivalent de cette réussite suprême qu’est, dans la création terrestre, l’Homme.

Car mes expériences m’ont permis de constater un fait qui échappe encore au public : malgré l’identité apparente des spores reproductrices, les générations de la Xénobie sont polymorphes et protéiformes. Le lichen né sur une lampe électrique n’est pas le même que sur les fils conducteurs ; il est autre sur une boîte d’accumulateurs, autre encore sur une magnéto. L’intensité des champs électriques, beaucoup plus que son voltage, paraît influer sur la différenciation. J’ai déjà catalogué jusqu’ici 82 espèces bien distinctes réparties en 7 genres ; et malgré la rapidité croissante de la reproduction à l’état libre, je crois avoir anticipé, en laboratoire, de plusieurs dizaines de générations sur la succession normale ; j’ai constaté certaines formes géantes à développement ultra-rapide, et d’autres, corrosives pour le cuivre et l’aluminium, qui dévorent littéralement les fils conducteurs sur lesquels elles se fixent.

Je ne puis m’étendre, dans un simple article de vulgarisation, sur la composition morphologique et chimique des tissus de la Xénobie. Il suffira de savoir que, pas plus chez les végétaux que chez les animaux la Xénobie n’a d’analogue dans le monde organique connu jusqu’ici. Sa formule chimique fondamentale est du