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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/145

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rayons ultra-violets ne les altèrent ; il faut pour les tuer une température de plus de 300 degrés.

À l’inverse, les spores reproductrices, nées sur terre, soit du magna initial, soit du lichen, ont pour rôle d’opérer une transmission immédiate de la vie, et ne possèdent qu’une faible résistance. Une température supérieure à 120° ou inférieure à 0°, des traces de chlore, de brome ou d’iode, suffisent à les faire périr, et il se peut qu’elles ne conservent que durant peu de jours leur pouvoir germinateur. Manque de résistance, empressons-nous de le dire, qui facilitera la lutte contre l’expansion du lichen.

Il faut bien le reconnaître, un nouveau type de vie a pris position sur la terre et s’efforce, de toute sa jeune énergie, à conquérir sa place sur notre globe. Mais que le lecteur, peut-être alarmé devant les premiers résultats de l’invasion, se rassure. La lutte est inégale, entre cette végétation lichénoïde, rudimentaire, purement organique, et l’activité intelligente de l’homme. La science, qui a conquis les cosmozoaires, saura se rendre maîtresse des Xénobies. À l’extrême rigueur, si l’on ne réussissait pas à entraver leur développement et si celui-ci devenait une gêne réelle pour la civilisation avant la première gelée qui nous débarrassera de cette création nouvelle, il suffira de l’affamer en coupant le courant et suspendant pour quelques jours la distribution et la production de l’énergie électrique dans les zones contaminées.