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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/146

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Mais je n’ai pas à traiter ce sujet d’utilité publique. Mon rôle de vulgarisateur se borne pour cette fois à projeter la lumière de la science sur les faits étranges et singuliers qui ont déconcerté les Parisiens, et à leur faire entrevoir de quelle utilité pourra devenir cette importation sur terre de la Xénobie, que je persiste à nommer une conquête.

La radio-activité légère dont sont douées les spores du lichen (ce à quoi elles doivent les propriétés urticantes qui les ont fait assimiler à du poil à gratter), et d’autres phénomènes du même ordre que j’ai observées chez quelques-unes des espèces les plus évoluées, autorisent les plus beaux espoirs. L’étude de ces faits nouveaux nous aidera vraisemblablement d’ici peu à résoudre le problème crucial dont la science attend la solution : provoquer à volonté la dissociation atomique. Et cette découverte, formidable par ses conséquences, grâce à laquelle on réaliserait sans peine ce qui n’est encore qu’une utopie : « cent chevaux-vapeur dans un boitier de montre », compenserait et bien au-delà, les quelques inconvénients passagers dont les Parisiens vont avoir à souffrir, ces jours-ci, dans les commodités de l’existence liées au bon fonctionnement des appareillages électriques. Une fois encore, et plus magnifiquement que jamais, la science aura joué son rôle, qui est de rompre le cours apparent des lois naturelles, en usant d’elles contre elles-mêmes, pour les plier finalement à ses fins, à l’utilité de l’homme et au plus grand bien de la civilisation.