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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/183

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le développement du lichen et rend les pannes plus rares. Mais ce n’est qu’un palliatif. Vous allez voir, les autos finiront pas se bloquer, comme le reste. Et les avions aussi.

Entre les énormes hangars gris que nous dépassons à gauche, les premières échappées sur la plaine lépreuse de l’aéroport, où des appareils, près ou loin, évoluent à ras du sol, ou atterrissent avec des souplesses gracieuses de ballerines.

Foule énorme, tassée le long des grilles. Aux portes, des gardes républicains, à pied ou à cheval. Il fallut stopper, montrer patte blanche.

La turbo parquée, Géo nous guida vers le pavillon de l’Aéro-club. 5 heures moins 10 à l’horloge. Un haut-parleur proclame que l’avion portant MM. Oswald Lescure et Lendor Cheyne vient de survoler Mantes et sera ici dans un quart d’heure.

Devant le pavillon, deux groupes attendaient : l’un, d’une vingtaine de journalistes, caméramen, photographes, presque tous des jeunes gens, chapeau mou et trench-coat, l’air aigu et décidé. L’autre, une douzaine de messieurs graves et presque tous âgés, qui portent à la boutonnière le ruban ou la rosette rouges, et deux ou trois dames semblablement décorées.

— Mon patron, M. Hénault-Feltrie, annonça Géo à mi-voix, en désignant du regard à Aurore un solide quadragénaire qui causait avec le professeur Nathan. Sous quel nom dois-je vous présenter, mademoiselle ?