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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/19

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net d’un ovale allongé, le profil jaunâtre d’un « semi-rigide ». Mais, au-dessous, suspendu à d’invisibles filins, étincelait une chose de métal.

Cela descendait, non plus en chute libre, mais avec une lenteur régulière, juste devant nous, sur l’éperon de colline boisé qui sépare les deux routes.

Je crus comprendre et m’écriai :

— Une descente en parachute ! L’avion a pris feu et le pilote s’est jeté.

Arrivée à la bifurcation, l’auto s’était suffisamment rapprochée de l’objet aérien pour que l’on pût discerner ses dimensions et sa nature. Ce n’était pas, au loin, un grand dirigeable, mais, assez près, un vaste parachute de tissu jaune, supportant une nacelle brillante comme de l’aluminium.

— Qué qu’c’est qu’çà ? fit, perplexe, Alburtin, en stoppant au pied de la borne indicatrice.

Un trouble singulier m’envahit ; mon cœur battait avec violence… Mais je n’osais encore comprendre : le parachute me déroutait.

À 150 mètres de nous, à distance égale entre les deux routes, avec un froissement de rameaux et de branches, la cabine métallique s’enfonça dans les pins et la brousse ; on perçut un choc et un bruit de verre cassé, tandis que le parachute s’étalait mollement sur les cimes des arbres.

— Vous venez ? fis-je impatient.

— Minute.

Mon compagnon remit la voiture en marche, la