Aller au contenu

Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ses charnières et une entrée béa, d’environ 50 centimètres de diamètre.

Avidement, je me penchai, entrevis une forme humaine affaissée contre un tableau de distribution. La figure était tournée par en bas, on ne voyait que la calotte du serre-tête de cuir.

— Je suis plus mince que vous, docteur, déclarai-je ; et il n’y a pas place pour deux.

D’un rétablissement, je m’introduisis dans l’obus, non sans peine. La cabine de pilotage, excessivement petite, était encombrée d’un tas de leviers et d’appareils où je n’osais m’accrocher, et je faillis poser le pied sur la main de la jeune fille qui serrait encore une manette. Malgré les deux ouvertures, du trou d’homme et du hublot crevé, l’air intérieur était chargé d’une odeur âcre, étouffante.

Je serrai les mâchoires, dans un vertige de rage… Si elle était morte !

— Attention, docteur ! Je vous la passe.

Dégageant les doigts crispés sur la poignée d’ébonite, je soulevai par la taille le corps inerte, dont je sentis avec une onde de joie la tiédeur rassurante à travers le vêtement de cuir, et le soulevai en vrac vers l’ouverture.

Avec sa dextérité professionnelle, Alburtin sortit d’abord les deux bras pendants, puis attrapa la jeune fille aux aisselles et la hala par le trou, tandis que je suivais le mouvement, la tenant aux hanches. Je ne m’étais pas encore dégagé, qu’il l’avait étendue à terre