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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/231

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J’eus beau chercher dans les divers quotidiens qui parurent encore ce matin-là, je ne trouvai pas de réponse satisfaisante à cette énigme. Le gouvernement tenait-il secret son moyen de lutte efficace ? Dans quel but ? Il avait tout intérêt à le publier. Comptait-il surtout, comme auxiliaire dans la lutte contre le Lichen, sur un fléchissement de l’activité vitale de la Xénobie, pendant sa mise en sommeil, et que peut-être les germes non touchés par la désinfection auraient, au bout de quelques jours, perdu leurs propriétés germinatives, comme l’avait supposé Nathan dans son article de l’Intran, et que de la sorte l’arrêt de l’électricité agirait automatiquement en amenant l’extinction dans Paris de la création cosmique ?… Espérait-il une gelée précoce ?… Ou bien le Conseil des Ministres, croyant à l’efficacité intrinsèque du décret par le fait seul de sa promulgation, l’avait-il voté en une heure d’enthousiasme irréfléchi, comme en connurent jadis la Convention et les Comités de Salut Public ?… On était tenté de le croire, à lire le compte rendu détaillé des débats tumultueux de la séance de nuit… Mais alors, le décret serait-il obéi par des gens qui se poseraient la même question que moi et n’y trouveraient pas davantage de réponse ?…