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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/237

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Je crois en vérité que, hors de Paris, le décret ne fut observé que de façon approximative, pendant les trois premiers jours. Les quotidiens de province que j’eus l’occasion de lire m’en donnèrent d’autres preuves, par les nouveaux foyers de Lichen qui se déclarèrent encore en France.

Leur jugulation dut être bien souvent retardée par des négligences, des calculs égoïstes, et cela non seulement chez les particuliers : il paraît que des municipalités furent trop lentes à couper la distribution électrique et attendirent pour le faire que la moitié de la commune fût envahie. Il fallait du reste une certaine à dose d’abnégation pour se mettre soi-même en quarantaine, et placer aux carrefours les postes de garde obligeant les autos venues des régions saines à contourner désormais la localité sans y pénétrer.

Mais, si je n’eusse pris soin d’y aller voir moi-même, peut-être n’aurais-je pas deviné ces dessous de la situation, Nous étions murés dans Paris par une cloison invisible mais non moins efficace, sans nouvelles rapides et sûres du reste de la France et du monde.

Plus de journaux parisiens. En dehors de quelques petites feuilles politiques, imprimées sur des presses à bras, mais si évidemment tendancieuses qu’elles ne valaient pas les cinq sous, on ne trouva plus dans les kiosques que des journaux de province. Mais des journaux de province, c’est du fret trop lourd pour les