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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/253

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menté par ailleurs : Au temps de la Xénobie, invoque en guise d’explication, une crise d’hallucination collective et de « vésanie grégaire », nées de la tension des esprits, en ces jours de terreur. Il paraît oublier que précisément les esprits n’étaient pas tendus, le 26, que l’on avait oublié la menace, que l’on se laissait aller à narguer le décret dans un sentiment de sécurité illusoire, et que l’émeute communiste et la Terreur Électrique ne se produisent qu’après l’incursion des Chimères dans Paris… C’est avec des raisonnements analogues à ceux de M. Valescure que l’on a déjà « démontré » qu’Alexandre ou Napoléon I n’ont jamais existé.

Mais, sans parler de la croyance unanime à l’époque, sans parler de l’opinion du professeur Nathan, qui admet formellement l’authenticité de ces monstres, il y a, concluant dans le même sens, l’enquête officielle, basée sur les dépositions de plus de 700 témoins. Il y a la destruction de la Centrale de Saint-Denis par l’aviation militaire. Celle-ci aurait-elle reçu l’ordre d’anéantir une usine et un matériel valant plusieurs centaines de millions, s’il n’y eût eu la certitude qu’il s’agissait d’autre chose que d’une hallucination collective ?

Quant à moi, je n’ai pas vu le Lichen Ardent, mais j’ai entendu, moins d’une heure après l’événement, le récit de mon ami Géo, qui leur avait échappé de justesse.

Il m’a une fois raconté un accident d’aviation dans lequel il faillit d’abord être brûlé, puis se briser au sol,