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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/270

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démolir les machines de la Tour. Là aussi, les précautions étaient prises et les assaillants durent reculer. Faute de mieux, ils se rabattirent sur le hangar où se faisaient, pour le compte du syndicat, le stockage et la mise en pots du zébi, et tout fut saccagé…

Par crainte de voir leurs locaux envahis et dévastés, les grands quotidiens supprimèrent leurs émissions de haut-parleurs. Et dès lors ce fut le silence absolu de toute nouvelle publique. Il dura l’après-midi du 27 et la matinée du 28, jusqu’à l’apposition des affiches officielles : « Avis à la Population… »

Mais tout cela ne m’apparut grave que le 27, tant que je restai à l’état de suspens et de vacance de ma personnalité… tant que j’attendis la réponse à ma lettre transmise par Alburtin…

Elle arriva le lendemain du 28.

Timbrée « Par avion », adressée de la nette et droite écriture d’Aurore, je la pris des mains de Mme Taquet avec un frémissement de joie ivre et l’emportai comme une proie…

La fin du jeûne… du rhamadan de nouvelles !…

Je dus m’y reprendre à deux fois pour venir à bout de la décacheter… mes doigts tremblaient… et je n’y parvins qu’en arrachant au large la patte de l’enveloppe.