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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/31

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votre hôtel, ayez soin de leur servir la même fable… Et l’aviatrice se nomme Aurette Constantin ; c’est ainsi qu’elle a signé sur son câblogramme.

Le café pris, la doctoresse s’éclipsa, pour faire dans la clinique sa tournée réglementaire. D’un ton faussement détaché, Alburtin me proposa :

— Si nous jetions un coup d’œil sur les météorites de cette fameuse boîte verte que miss Lescure nous a fait prendre ?… Elle n’y verra sûrement pas d’inconvénient, ajouta-t-il, prévenant ainsi mon objection.

Je sentais l’indélicatesse du procédé ; mais si la curiosité scientifique poussait Alburtin, j’étais moi-même avide de voir ces précieux météorites rapportés de son expédition par la jeune astronaute.

Sans répliquer, je suivis Alburtin, qui m’emmena dans son laboratoire.

La boîte verte, en métal embouti et laqué, assez pareille à une petite sorbetière, se fermait par un couvercle à douille de baïonnette, sans aucune espèce de secret. Au fond du récipient, une couche de fines granulations noirâtres. Sur une spatule de verre Alburtin en puisa une pincée. C’était peu de chose, à l’œil : de la poudre de charbon aux grains peu visibles. Le docteur me proposa :

— Voulez-vous que nous regardions ça ensemble au microscope ?

Je déclinai l’offre. Je ne suis pas un scientifique. Il me suffit d’apprendre, par les explications de mon ami,