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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/30

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n’en est sortie que pour prononcer quelques phrases et retomber presque aussitôt dans un sommeil réparateur. À cette heure, elle dort comme une bienheureuse, sous la garde de Mme Narinska, l’infirmière principale… Nous lui laisserons faire le tour du cadran.

— Vous ne l’avez donc pas interviewée, docteur ? demandai-je avec intention, en adressant à sa femme un regard oblique.

— Jamais de la vie ! Elle m’a : 1o renouvelé sa prière instante de ne rien dire aux journaux jusqu’à nouvel ordre ; 2o obligé de prendre une bank-note de cinquante dollars, « pour mes frais », a-t-elle spécifié, et pour le transport de son appareil… dont nous nous occuperons demain, en même temps que du 3o : câbler à son père, dès l’ouverture du bureau de poste.

Pendant le dîner, Mme Alburtin s’efforça de revenir à la charge et prononça insidieusement les noms de « M. Blanc » et du Petit Marseillais, Mais le docteur, avec une autorité calme et sans réplique, lui dicta la version qu’elle aurait à répandre, pour satisfaire les curiosités : un simple accident d’aviation.

— Cela expliquera aussi le remisage chez moi de l’appareil, qui peut passer à la rigueur pour une sorte d’aéro.

Et il fut convenu que j’irais dans la matinée avec le camionneur local, à Bellefille, chercher l’obus et le parachute.

— Quant aux Ricourt, si vous les voyez ce soir à