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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/37

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de roc et de broussailles, La transporter jusqu’à la route fut relativement aisé, car malgré ses dimensions : 3 m. 50 de haut sur 1 m. 20 de diamètre, sa forme de gros obus permit, dans les endroits peu raboteux, de la faire rouler comme une barrique. Ce qui nous donna le plus de mal, ce fut cet immense parachute, étalé sur une dizaine d’arbres différents ; il fallut couper une partie des filins de suspension et les abandonner, entortillés dans les branches.

Mon explication sommaire : un avion nouveau modèle qui avait eu un accident, passa sans difficulté et satisfit le camionneur et ses aides. Ce qui leur importait davantage, ce fut la généreuse gratification que je leur distribuai, en sus du prix convenu, lorsque tout eut été remisé dans la cour du docteur, sous un hangar. Avec un tel pourboire, ils eussent transporté et véhiculé sans poser trop de questions, même un habitant de la Lune.

Les camionneurs congédiés, Alburtin qui avait présidé au remisage, me dit d’un air singulier :

— Dites donc, Delvart, il y a du nouveau.

Mon cœur cessa de battre.

— Elle est plus mal… miss Lescure ?

— Mais non, mais non. Elle va très bien. Elle est en train de déjeuner, Je prétendais lui imposer au moins une demi-journée de chaise longue ; mais va te faire fiche ! Elle veut se lever. Non, ce n’est pas d’elle, c’est de ma petite expérience que je parle.