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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/38

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— Les météorites ?

— Les météorites. Ils ont… poussé. Comme des champignons. Cette poudre noire renferme évidemment des germes inconnus, qui se sont développés sous l’influence des rayons X… Des végétaux, je suppose, non catalogués, d’origine extraterrestre… Les botanistes vont élever une statue à miss Lescure…

Nous montâmes au laboratoire, Sous l’ampoule à rayons X toujours en activité, la coupelle de porcelaine qui avait contenu hier la pincée de poussière météoritique disparaissait à présent sous une masse spongieuse roussâtre comparable à un polypier, débordant jusque sur la table, Et cette masse était en activité, comme en ébullition, Par endroits, des boursouflures se soulevaient, d’un effort imperceptible, gonflaient comme des bulles. Sous nos yeux, les deux plus grosses crevèrent, avec une petite explosion, tels ces champignons dits « vesses-de-loup », et un fin nuage de poussière impalpable se dissipa dans l’air. Cette même poussière, couleur brique, salissait déjà une partie de la table.

— Curieux, hein ! fit le docteur. Et ça ?

Il ne désigna les fils conducteurs aboutissant à l’ampoule. Sur leur revêtement de soie blanche, il y avait des taches rougeâtres, des plaques de moisissure, épaisses et larges comme des lentilles.

— Ça ressemble à du lichen… Je donnerais gros pour être plus calé en botanique.

Même pour un profane comme moi, le spectacle de