Aller au contenu

Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

je souffre d’entendre ce « miss ». Laissons-le aux Yanks. Au Canada, nous disons « mademoiselle », comme en France.

— Mademoiselle… répéta en s’inclinant Alburtin. Nous ignorions, dis-je l’énormité de ces dépenses préalables… Pour consentir à de pareils sacrifices il a fallu que dès le premier jour M. Cheyne… c’est-à-dire la Moon Gold, eût la certitude de votre réussite finale. L’exploitation de l’or lunaire, ce sera une spéculation splendide, le jour où vous aurez établi la liaison avec notre satellite. Est-ce que, comme l’annonçaient les journaux, votre raid d’hier… ?

Elle se raidit, impénétrable et de nouveau amère.

— En effet, atteindre la Lune est le but final auquel prétendent mon père et les dirigeants de la Moon Gold… but purement scientifique chez mon père, but de spéculation pour la Société… Mais…

Et, délibérément, elle changea de sujet :

— À propos, docteur, mon câblogramme est parti ?

— Dès l’ouverture du bureau de poste, mademoiselle, à 7 heures.

— J’aurai donc une réponse aujourd’hui. Et si elle est telle que je l’attends, demain je vous débarrasserai de ma présence et de mon encombrant appareil… Docteur, vos occupations vous réclament sans doute ; mais vous, monsieur Delvart, si vous êtes libre cette après-midi, voulez-vous me faire le plaisir de me montrer le