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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/44

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pays ? J’éprouve le besoin de respirer un peu d’air pur, d’air terrestre, après mon excursion d’hier.

J’acceptai avec une joie dont j’eus peine à ramener les manifestations aux simples limites exigées par la politesse. Il fut convenu que je viendrais la chercher à 2 heures, après déjeuner, Mais pour l’instant, comme elle parlait d’aller prendre son carton à chapeau dans la Fusée, sur la demande d’Alburtin elle consentit à nous exhiber l’appareil.

Je ne veux pas risquer de me perdre, avec mon incompétence technique, dans les détails qu’elle nous donna. Ils sont connus, du reste, par de nombreux articles de vulgarisation. Je n’ai sur leurs lecteurs que l’avantage d’avoir vu de près et touché du doigt ces parois en « magnalium » redoutablement minces, les réservoirs à hydrogène et à oxygène liquéfiés, les manettes et régulateurs commandant le départ de la Fusée, l’accélération, la direction. Ce qui me passionna surtout, ce fut de me trouver quelques minutes dans cette cabine (trop petite pour y tenir à trois : le docteur resté dehors, passait la tête par le trou d’homme) avec la voyageuse, et de l’entendre évoquer les heures fantastiques qu’elle avait vécu, à des milliers de kilomètres de la planète natale et des hommes, livrée à un appareil rudimentaire et peu sûr, avec sous les pieds une demi-tonne d’explosif, à la merci du moindre détraquement,

Elle n’avait pas d’instruments convenables pour évaluer l’altitude ni le chemin parcouru : le baromètre ne