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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/63

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Ah ! Et servez-leur donc un verre de vin cuit, ça les aidera à patienter.

La femme de chambre disparut.

— Et maintenant, reprit Alburtin, go ! Nous n’avons plus une seconde à perdre. Dans cinq minutes ils s’impatienteront ; dans dix ils viendront d’autorité voir ce que je deviens. Et d’ici là il peut s’amener aussi d’autres reporters, du Petit Provençal, de Marseille-Matin… et de je ne sais quoi encore ; ils apprendront l’existence de cette porte de derrière : nous serons cernés…

Et il alla ouvrir la porte charretière donnant sur la route de Marseille.

Aurore Lescure, à la portière de l’auto, un pied sur le marchepied, me tendit la main.

Mais sans la prendre, je levai la mienne en un geste de dénégation pour refuser l’adieu qu’elle s’apprêtait à prononcer.

— Mademoiselle, dis-je résolument, permettez-moi de vous accompagner. Rien ne me retient à Cassis. Je retourne à Paris ; vous le voyez, j’ai ma valise. Nous ferons route ensemble, si cela ne vous déplaît pas.

Dès les premiers mots, son sourire avait accepté. Je déposai ma valise dans la voiture, sur le siège gauche avant, tandis qu’elle disait avec simplicité :

— Cela ne me déplaît pas, monsieur Delvart ; au contraire.

Elle monta, je la suivis. Ayant ouvert les deux