Aller au contenu

Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La banlieue : rouges distributeurs d’essence, lotissements de chalets enfouis sous les pins… une ligne de tramways annonçant les faubourgs… un interminable pavé, une rue encaissée d’huileries et de savonneries, sillonnée de camions tonitruants… et nous débouchâmes en plein Marseille, sur la place Castellane, où la vie gaie et lumineuse fait un tournoi d’exubérante activité autour de la fontaine.

— Où vais-je donc vous déposer ? demanda par-dessus l’épaule Alburtin, en s’engageant dans la rue de Rome. Il est 8 heures 1/2. Vous n’avez pas de train pour Paris avant 14 heures, Mais il faut d’abord que mademoiselle mette ses colis à la consigne… après les avoir emballés un peu mieux.

— Pour cela je vais acheter une malle. Ce sont les organes les plus précieux de mon appareil, m’expliqua-t-elle en désignant à mes pieds les paquets ficelés de vieux journaux qui m’avaient fort gêné en cours de route par leur glissement continuel… Docteur, je n’abuserai pas plus longtemps de votre complaisance. Vous avez à faire à Cassis. Déposez-moi chez un marchand d’articles de voyage, et nous vous dirons adieu.

Ainsi fut fait. Mais, non content d’entrer avec nous dans un grand magasin de la Canebière et d’assister à l’acquisition d’une mallette dans laquelle furent rangés les paquets, il voulut encore nous mener à la gare avec sa voiture, pour déposer nos bagages en consigne, puis nous remettre en ville et nous installer au café Riche.