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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/71

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yeux limpides, comme pour me jauger à fond. Elle reprend, sur un ton qui interroge à peine :

— Delvart, vous êtes pour moi un camarade, un vrai ? Je peux avoir confiance en vous ?

— Rappelez-vous cet aveu que je vous ai fait hier et que vous avez raillé… mademoiselle. C’est ma réponse.

— Je n’aurai donc plus de secrets pour vous. Vous me demandez pourquoi j’ai peur des journalistes ? Je vous pose une autre question : ne vous étonnez-vous pas de lire si vite ces informations erronées… ou, pour mieux dire, tendancieuses, ce bluff comme quoi j’aurais atteint la Lune ?

— Je crois deviner qu’un journaliste en mal de copie sensationnelle… ou plutôt l’Agence America, a mis à profit l’annonce de votre départ de Colombus pour lancer ce canard. Il sera toujours temps de rectifier…

— L’explication serait à la rigueur plausible ; mais comment un informateur de fantaisie saurait-il que j’ai atterri près de Marseille ?

— Votre câblogramme…

— Il était daté de Cassis en toutes lettres. Pourquoi taire une précision qui eût augmenté la vraisemblance ?… Non. Avez-vous remarqué ce détail des pépites d’or que j’aurais soi-disant recueillies sur le sol lunaire ? Et les allusions aux espoirs de la Moon Gold ?… Écoutez. Ce canard a été lancé par la Société elle-même… par Lendor-J. Cheyne, mon fiancé, qui l’a fait répandre par