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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/89

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Albert Nathan fronça ses sourcils blancs et touffus.

— Mademoiselle, je n’aime pas ces cachotteries. En considération de Tancrède Alburtin, je veux bien vous faire la promesse que vous me demandez. Mais si votre communication doit avoir des résultats scientifiques, il faut que j’aie l’autorisation de les publier… à condition qu’ils en vaillent la peine.

— Pourvu que l’on ne me sache pas à Paris, je ne vois rien qui s’oppose à la publication de ces résultats. Et s’ils en valent la peine, vous allez en juger.

Se baissant un peu, elle prit sur le tapis la boîte verte qu’elle y avait déposée en s’asseyant, se leva et alla l’ouvrir sous les yeux du savant.

— Voici des poussières météoritiques recueillies par moi hors de l’atmosphère terrestre, entre 1.000 et 4.000 kilomètres d’altitude. Je suis Aurore Lescure.

Le grand vieillard esquissa un pâle sourire qui accentua l’ironie de son regard.

— Mademoiselle Aurore Lescure, vous êtes, je crois, docteur ès sciences physiques et mathématiques, et les méthodes cartésiennes de la recherche rationnelle vous sont familières. Un savant doit toujours douter a priori. Qui me prouve que ces poussières (il eût été plus indiqué entre parenthèses, de les soumettre à mon collègue Quentin-Dufour, le minéralogiste), que ces poussières, dis-je, sont bien d’origine météoritique ?

— Quand vous aurez expérimenté sur elles, monsieur le professeur, vous vous rendrez compte que, du moins,