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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/91

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sceptique s’était effacé, et, sans même me regarder, s’adressa à Aurore, d’un ton volontairement froid et impassible où l’on sentait une émotion contenue :

— Mademoiselle, voici en effet des spores et un tissu sans aucun rapport avec les végétaux terrestres. Si les faits que vous me rapportez sont exacts… et j’aurai vite fait de les contrôler nous avons dans ces organismes les premiers témoins d’une création nouvelle en train de se développer sur la terre et se hâtant de prendre possession de son nouveau domaine. Et dans ce cas la science vous doit, mademoiselle, la solution d’une de ses énigmes les plus angoissantes : l’origine de la vie. Vos météorites sont des échantillons de ces mystérieux cosmozoaires, ou germes de vie extraterrestres, purement hypothétiques jusqu’ici…

« Votre découverte est appelée, j’ai tout lieu de le croire, à un grand retentissement, et non seulement dans le monde scientifique. Car l’expérience ne se bornera pas au laboratoire du docteur Alburtin et au mien. Elle va se développer au dehors, grâce à l’extrême petitesse de ces spores reproductrices qui les rend aussi mobiles et diffusibles qu’un pollen de fleur. Vous en véhiculez sur vos personnes et en laissez dans l’atmosphère le long de votre trajet. Pour peu que quelques-uns de ces germes aillent se poser sur des fils électriques où le courant passe, l’ensemencement de Paris est assuré. Ce sera fort intéressant à suivre.