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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/92

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Il se tut et consulta ostensiblement sa montre, placée devant lui sur sa table.

— C’est donc entendu ; je vais entreprendre l’étude de ce nouveau règne vivant. Mademoiselle, avez-vous besoin de cette boîte et de ce flacon ?

— Non, monsieur le professeur, ils sont à vous. Je n’ai recueilli ces météorites que pour les livrer à la science.

— Merci. Voulez-vous me donner votre numéro de téléphone, je vous aviserai quand j’aurai du nouveau… Hôtel Métropole, chambre 127 ? Parfait Maintenant, excusez-moi, j’ai du travail Mademoiselle… monsieur…

Pas plus qu’à l’arrivée il ne se leva de son fauteuil ni ne nous tendit la main.

Nous nous retirâmes. J’étais furieux. Et dire que c’était là un savant de l’Institut, un homme de l’autre siècle, où l’on prétend que se cultivaient la courtoisie et la politesse !… Pas une fois il ne s’était adressé à moi, et il ne m’avait pas invité à revenir. Oh ! certes non, je n’avais pas envie de le revoir ! Évidemment, il me considérait, en ma qualité d’artiste, comme une non-valeur. Aurore seule, donatrice des cosmozoaires, avait quelque droit à son intérêt.

— Quel ours ! Et il n’a même pas été poli avec vous, Aurette !

— Mais si, mais si, Gaston, il a été poli. Si vous connaissiez les savants américains, vous trouveriez même qu’il a été très poli… L’essentiel, du reste, c’est qu’il ait