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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/94

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un café, pour écrire à l’hôtelier du Cendrillon ; je lui demandais le montant de ma note réglée par Alburtin, et le priais de me renvoyer mes tableaux, bien emballés et mes effets restés à Cassis.

De mon côté, j’obtins d’elle qu’elle me laisserait faire son portrait ; mais la journée était trop avancée, la lumière artificielle ne vaudrait rien. Elle me promit une séance de pose pour le lendemain.

Après quoi, promenade dans Paris. Bons camarades toujours ; mais elle me livra de nouveau ses souvenirs et je retrouvais par instants l’illusion du courant de sympathie réciproque.

Le soir, nous allâmes au Paramount… Une surprise nous y était réservée… un film sonore d’actualité, transmis par téléphotographie : le départ de la Fusée, à Columbus, trois jours plus tôt. Aurore s’entendit et se vit avec amusement, elle-même, prononcer les dernières paroles et entrer dans l’appareil ; puis le jaillissement de l’obus vers le ciel, en tonnerre, et les acclamations de la foule américaine. Mais elle fut heureuse de l’obscurité de la salle, qui la dérobait au danger d’être trop directement confrontée par les voisins à sa vivante image.