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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/93

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consenti à étudier les météorites. Je me sens un peu déchargée d’une responsabilité.

— Croyez-vous que ses pronostics aient chance de se réaliser ? L’ensemencement de Paris, comme il dit ? Il exagère, n’est-ce pas ?

— Il voit cela en théoricien, à tout le moins. Il extrapole du laboratoire à la vie courante.

Nous fûmes d’accord pour conclure que l’aperçu du professeur n’était qu’une simple vue de l’esprit, incapable de prendre une importance réelle dans le domaine des faits quotidiens. Le vertige allègre et confiant de Paris, le mouvement tourbillonnaire de Métropolis, nous ressaisit dès que nous eûmes regagné les grandes artères. Le spectacle de ce merveilleux organisme qu’est une capitale au fonctionnement harmonique si complexe, inspire une telle confiance dans la solidité de la civilisation ! Comment supposer que son ordre pût être mis en danger par cette pincée de poussière rapportée des espaces par ma compagne ?

Aurore voulait régler tout de suite nos relations de façon à « respecter ma liberté ». J’avais eu le tort de lui parler de mes marchands de tableaux, et elle souhaitait que j’y aille dans l’après-midi.

— Et vous, Aurette ? Vous ne connaissez personne dans Paris. Qu’est-ce que vous ferez ? Non, je vous ai consacré cette première journée. Ce sont mes vacances, comme les vôtres.

Tout ce que je consentis à faire, ce fut d’entrer dans