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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/96

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VI
LE LICHEN GAGNE

Je rentrai chez moi à minuit passé et me couchai aussitôt, croyant lire les Mémoires de Benvenuto Cellini, mais rêvant plutôt à Aurore. La concierge avait secoué les draps de mon lit et nettoyé la lampe et les fils, mais il était évident que des spores, pour parler comme le professeur Nathan, avaient ensemencé mon appartement, Je lisais ainsi depuis une demi-heure, et j’allais m’assoupir, avec l’illusion que la pluie commençait à crépiter aux vitres, quand je m’aperçus que la lumière de la lampe faiblissait et rougissait… Et l’odeur de roses en putréfaction… Et les démangeaisons !… Un nouveau réseau de dentelle corail encroûtait l’ampoule, et les fils du cordon souple. Le petit crépitement que je prenais pour la