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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/98

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en sciences et en « business » : et quant aux services que j’ai pu rendre à Aurore, quelle reconnaissance ces gens-là croiraient-ils me devoir ? Je l’ai recueillie ? Mais l’honneur en revient à Alburtin… Je l’ai convoyée de Cassis à Paris ? je lui tiens compagnie ? Elle pouvait très bien se passer de moi ; le fiancé, même, verrait plutôt cela d’un mauvais œil, si j’avais la tentation de m’en prévaloir. Je fais son portrait ? Eh bien ! on me le paiera, et cela me vaudra un « Thanks » distrait, avec tout au plus une invitation à dîner…

Encore deux jours… Tout en allant ramasser Excelsior et le Matin que la concierge, reprenant ses habitudes régulières, a déposés devant ma porte avec la boîte au lait, je surprends dans les replis de ma conscience un souhait insidieux : que le Berengaria, en avarie, ait un jour ou deux de retard… qu’une rencontre avec un iceberg.. Mais il n’y a pas d’icebergs dans l’Atlantique Nord, en octobre…

Qui donc a écrit cette pensée : « Je ne sais pas ce que peut être l’âme d’un criminel ; mais je connais celle d’un honnête homme ; c’est effroyable ! ».

Un frisson me court le long des mains et des bras, dans le dos et me pince le cœur… UN INTERVIEW DE MISS AURORE LESCURE, LA FEMME QUI A ÉTÉ SUR LA LUNE… Pauvre petite ! la voilà découverte ! Les reporters sont arrivés jusqu’à elle. Ils ont tiré d’elle des mensonges. Mais quand cela ?… Cette