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ANDREA.

notre auteur, dans ce que nous avons dit par rapport à l’état relatif de la peinture et de la sculpture, dans notre note sur Niccola de Pise. Aussi, nous croyons tout à fait inutile de nous arrêter long-temps à l’espèce de parallèle établi par le Vasari entre le Giotto et Andrea, le plus habile, suivant toutes les apparences, de tous les élèves de Niccola, ou plutôt de Giovanni son frère et son successeur dans la direction de l’école pisane. Nous approuvons le Vasari, dans sa judicieuse observation sur la liaison qui existe entre les progrès de la sculpture et ceux de la peinture ; mais nous ne l’acceptons, on le conçoit, que comme une généralité. Il n’est pas merveilleux que la sculpture et la peinture se tiennent en effet dans leurs développements vus en masse, puisque leurs éléments constitutifs ont une grande analogie, et que chaque chose est liée dans le monde l’une à l’autre, plus ou moins étroitement ; mais dans le détail, et c’est dans le détail que nous nous sommes volontairement placés jusqu’ici, pour l’école pisane, nous avons eu raison de dire que chacun des deux arts avait eu une marche profondément distincte. Si le Vasari ne l’a pas vu comme nous, et s’il rapproche autant Andrea du Giotto, c’est qu’il s’est laissé préoccuper des services nombreux rendus par l’habile praticien de Pise à l’école florentine. Ces services, il est vrai, furent signalés, puisqu’ils introduisirent décidément à Florence la pratique et l’usage de tous les procédés techniques que la statuaire, la fonte, la ciselure et l’orfèvrerie sont si lentes à rassembler, et surtout à perfectionner. Mais