Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/402

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auprès de Raphaël. Il suivit religieusement tous les errements de son maître, et mena à fin plusieurs de ses entreprises. Voici probablement ce qui a pu conduire le Vasari à ne reconnaître dans l’œuvre de Taddeo qu’une simple reproduction de celle du Giotto. Mais Giotto et Raphaël (on peut les comparer, si grande que soit la distance que les circonstances au milieu desquelles ils sont nés aient mise entre leurs résultats,) étaient dans une situation bien distincte vis à vis de leurs successeurs : l’art n’avait plus qu’à grandir après le premier, qu’à déchoir après le second. Jules Romain ne put se tenir à la hauteur de Raphaël, et Taddeo, peut-être moins fort en soi que Jules Romain, dépassa de beaucoup au contraire le Giotto. C’est ce qu’on peut assurément vérifier dans les ouvrages qui lui appartiennent en propre, et surtout dans ceux qu’il fit avec l’aide de Giovanni de Milan.

Giovanni de Milan est bien peu connu. Le Vasari qui, quoi qu’on ait fait, a été jusqu’ici le plus grand dispensateur de la gloire, pour les artistes de cette époque, ne lui a pas accordé une mention assez particulière ; cela est vrai, et nous l’avouons. Mais cependant il en a encore trop dit à son sujet pour qu’on ait été en droit de l’accuser, comme on l’a fait, d’avoir sacrifié méchamment cet artiste vraiment supérieur. Ghiberti le passe entièrement sous silence, et Lanzi n’en dit pas un mot. Le texte du Vasari, au contraire, a facilité seul sa réhabilitation. Il indique avec un éloge marqué ses principaux ouvrages ; or, ses ouvrages subsistent encore en partie