Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/445

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de dessin. Ses tableaux de saint Louis, dans la chapelle des Bardi, sont infiniment plus satisfaisants (1) ; Agnolo travaillait d’une manière capricieuse, tantôt avec nonchalance, tantôt avec un soin extrême. Ainsi l’on croirait terminée de la veille une fresque représentant la Vierge, l’Enfant Jésus, saint Augustin et saint Nicolas, qu’il exécuta au-dessus d’une porte de Santo-Spirito (2). Il s’amusait parfois à travailler en mosaïque, car il avait hérité pour ainsi dire des secrets et des outils de son aïeul Gaddo. Aussi, lorsque l’an 1346 l’humidité eut gâté les mosaïques laissées à San-Giovanni par Andrea Tafi, les consuls de la compagnie des marchands résolurent de le charger de les restaurer. Il s’acquitta de ce travail avec tant de succès, que depuis elles se sont maintenues sans éprouver la moindre altération. Dans le même temps on remplaça, d’après les conseils et les dessins d’Agnolo, l’entablement extérieur de l’église par un autre en marbre beaucoup plus grand et plus riche. Il dirigea également la construction des voûtes de la salle du Podestat, et il les disposa de façon que le feu ne pût comme autrefois les endommager. En outre, il fit élever autour du palais les créneaux que nous voyons aujourd’hui. Tout en s’occupant de ces travaux, il n’abandonna pas la peinture ; car il orna le maître-autel de San-Pancrazio d’un tableau en détrempe où il représenta la Vierge, saint Jean-Baptiste, saint Jean l’Évangéliste, saint Nérée, saint Achilée, saint Pancrace et d’autres saints. Cette composition est bonne, mais inférieure aux peintures du gradin, divisé en huit