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DON LORENZO,
CAMALDULE.
PEINTRE.

Les lettres, la musique, la peinture et les autres arts libéraux ou mécaniques doivent être, selon moi, d’une grande ressource pour les personnes qui se sont vouées à la vie religieuse. Elles ne peuvent trouver de plus doux et de plus honorables passe-temps, ni de plus sûrs moyens de se faire aimer pendant leur vie et estimer après leur mort. Grâce à ces bienfaisantes occupations, elles mèneront une vie tranquille, à l’abri des tourments dévorants de l’ambition et de l’ennui, auxquels sont si souvent en proie les lâches fainéants. Et si par hasard elles se trouvent en butte aux traits de l’envie et de la méchanceté, le temps guérira leurs blessures, et la postérité révérera leur talent et leur mémoire. Don Lorenzo, moine camaldule, comprit ces choses, et s’adonna à la peinture. Il appartenait au monastère degli Angeli, fondé l’an 1294 par Fra Guittone d’Arezzo, et occupé par les religieux connus vulgairement sous le nom de Frati Gaudenti (frères