Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/626

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avoir le plaisir de les vaincre, de nouvelles difficultés dans le sixième panneau, où il figura Joseph jeté dans la citerne, et vendu par ses frères à des marchands qui le donnent à Pharaon, auquel il annonce la famine qui désolera le royaume. On le voit ensuite élevé en gloire, et offrant un somptueux festin à ses frères qui étaient venus acheter du blé en Égypte. Sous un temple circulaire, divers personnages chargent sur des ânes des sacs de blé et de farine. Plus loin, l’intendant découvre la coupe d’argent cachée dans le sac de Benjamin, arrête et ramène les enfants de Jacob devant Joseph, qui les embrasse après s’être fait reconnaître. Ce morceau, d’une composition si riche et si variée, est regardé comme supérieur à tous les autres. Lorenzo, dont le génie inventif se développait avec tant d’éclat, devait s’illustrer également par la beauté de ses figures, comme il le fit dans le septième panneau, qui montre Dieu remettant lui-même à Moïse, agenouillé au sommet du mont Sinaï, les Tables de la Loi. À mi-côté, Josué, prosterné, attend le retour de Moïse. Le peuple hébreu occupe le bas de la montagne, et témoigne, par ses mouvements tumultueux, la crainte et l’agitation que lui causent la foudre et les éclairs qui sillonnent les nuages. Le huitième panneau représente Josué établissant le camp des douze tribus près de Jéricho, traversant le Jourdain, et marchant avec l’Arche-Sainte autour des murs de la ville, qui s’écroulent au son des trompettes. Cette composition se distingue par l’entente profonde de la disposition des sites et des