Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/627

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figures, et la diminution du relief, depuis le premier plan jusqu’au plus éloigné. De jour en jour, Lorenzo acquérait une plus grande habileté, comme le prouve le neuvième panneau, où l’on voit les Israélites mettant en fuite l’armée des Philistins ; David, dans une fière et juvénile attitude, tranchant la tête du géant Goliath, et le peuple célébrant son triomphe par ses chants. La visite de la reine de Saba à Salomon, forme le sujet du dixième et dernier panneau, qui renferme un édifice en perspective dont l’ordonnance est d’une beauté extraordinaire. Cet ouvrage, dans son ensemble et dans ses détails, montre tout le parti que peut tirer un statuaire, du haut-relief, du demi-relief, du bas-relief, de la disposition des groupes, de la variété des fabriques, des perspectives et de la différence des caractères chez les hommes, les femmes, les enfants et les vieillards. Enfin, ce chef-d’œuvre est parfait dans toutes ses parties, et le plus beau du monde. Un jour, on demanda à Michel-Ange Buonarroti, ce qu’il pensait de ces portes : « Elles sont si belles, répondit-il, qu’elles sont dignes d’être les portes du Paradis. » Du reste, Lorenzo n’épargna ni son temps, ni ses peines, pour les conduire à bien ; car il n’avait que vingt ans lorsqu’il les commença, et il mit quarante ans à les achever. Pour les réparer et les polir, il se fit aider par plusieurs jeunes gens, qui devinrent plus tard des maîtres habiles, tels que Filippo Brunelleschi, Masolino da Panicale, Niccolò Lamberti, orfèvres ; Parri Spinelli, Antonio Filarete, Paolo Uccello, Antonio del