Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/628

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Pollaiuolo, qui était alors enfant, et beaucoup d’autres auxquels ce travail ne profita pas moins qu’à Lorenzo. Les consuls payèrent généreusement notre artiste, qui reçut, en outre, de la seigneurie, un domaine considérable non loin de l’abbaye de Settimo (4). Peu de temps après, il fut appelé à la suprême magistrature par les Florentins, qui se distinguèrent en cette occasion par leur reconnaissance, autant qu’ils se montrèrent parfois ingrats envers quelques-uns de leurs concitoyens.

Lorenzo donna ensuite ses soins au chambranle de la porte qui est en face de la Misericordia ; mais la mort l’empêcha de le terminer. Il avait aussi presque entièrement fini le modèle d’une troisième porte qui devait remplacer celle d’Andrea de Pise. J’ai vu ce modèle, dans ma jeunesse, au Borgo Allegri, avant que la négligence des héritiers de Lorenzo ne le laissât périr.

Lorenzo eut un fils nommé Bonaccorso, qui termina avec soin le chambranle de la porte principale, que l’on peut considérer comme un véritable chef-d’œuvre. Bonaccorso possédait le secret de jeter et de fouiller le bronze avec cette pureté et cette hardiesse qui caractérisent les ouvrages de son père ; mais ses travaux sont peu nombreux : il fut frappé par une mort prématurée.

Lorenzo laissa à ses héritiers une foule d’antiquités en marbre et en bronze, telles que le lit de Polyclète, une jambe en bronze, de grandeur naturelle ; plusieurs têtes d’hommes et de femmes, des vases qu’il s’était procurés en Grèce, quelques