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GIOVANNI CIMABUE


Mais nous pouvons dire, par anticipation et pour conclure quelque chose ici, qu’à l’égard de Cimabue, nous épousons complètement la légende que le Vasari nous a donnée. L’homme de la légende, ici, nous semble être réellement l’homme de l’histoire. Le Vasari après s’être expliqué, et se réservant encore de s’expliquer plus tard, a voulu conserver à Cimabue sa physionomie populaire et consacrée. Pourquoi ne l’eût-il pas fait ? Que sait-on de nouveau ? Qui l’a démenti ? Eût-il été convenable à lui, serait-il possible à nous d’avoir voulu ou de vouloir nier ce que Florence répétait de génération en génération, à propos du premier initiateur de ses maîtres ? Fallait-il alors, ou faut-il maintenant, sous d’insignifiants détails, sous de puériles discussions, chercher à éteindre l’auréole du prédestiné de Borgo Allegro ? Nous ne le croyons pas. La saine intelligence de l’histoire et de l’art n’est pas confiée, comme nous l’avons déjà dit, à la manie tracassière des compilateurs et aux aperçus microscopiques des commentateurs.

NOTES.

(1) Voyez le Baldinucci, tome I, page 17 de l’édition florentine, où il est dit que les Cimabui étaient aussi appelés Gualtieri.

(2) Vasari se trompe, en faisant travailler ces peintres grecs dans la chapelle des Gondi, bâtie, avec l’église entière, un siècle plus tard. Il fallait dire, dans une autre chapelle, sous l’église, où l’on