Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/703

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chi, grâce à son ancienne profession d’orfévre, put continuer ses études avec plus de zèle que jamais. Il dessinait tous les édifices qui se présentaient à lui, temples circulaires, carrés, octogones, basiliques, aqueducs, bains, arcs de triomphe, colysées, amphithéâtres, et surtout les temples construits en briques. Il y apprit les procédés de la mise en œuvre des matériaux, les secrets de leur liaison, de leur transport et de leur pose. Ayant remarqué que toutes les grosses pierres étaient percées d’un trou au milieu, il retrouva et remit en usage cet outil de fer dont on se sert pour élever les pierres, et que nous appelons la ulivella (louve). Il sut distinguer les ordres dorique, ionique et corinthien, et il poussa ses études à un tel point, qu’il était capable de recomposer d’imagination la ville de Rome telle qu’elle était avant d’avoir été ravagée.

En 1407, Filippo tomba malade à Rome, et ses amis lui conseillèrent de changer d’air. Il revint alors dans sa patrie, où il donna, dès qu’il fut arrivé, des dessins et des conseils pour divers bâtiments qui avaient beaucoup souffert de son absence. Dans cette même année, les marguilliers de Santa-Maria-del-Fiore et les consuls de la corporation de la laine convoquèrent une assemblée d’architectes et d’ingénieurs nationaux, pour délibérer sur la meilleure manière de construire la coupole. Brunelleschi y fut appelé. Il conseilla d’abandonner le dessin d’Arnolfo, d’élever de quinze brasses le soubassement de la coupole à venir, et de pratiquer une large lunette dans chacune des huit faces de ce sou-