Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/711

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« Magnifiques seigneurs, j’ai profondément médité les difficultés que présente cette entreprise. Il est complètement impossible d’appliquer à la coupole les voûtes en plein-cintre ; le poids de la lanterne ne tarderait pas à entraîner leur ruine. Un architecte doit songer à rendre éternels les édifices qu’il élève. C’est pourquoi j’ai résolu de construire une voûte octogone et en ogive. La lanterne, on le sait, ne fait qu’ajouter à la solidité des voûtes en ogive dont la clef, par suite des pressions des parties inférieures, tend à remonter par glissement. La voûte aura, par le bas, trois brasses trois quarts d’épaisseur, et prendra une forme pyramidale jusqu’à l’endroit oû se trouvera la lanterne. Elle diminuera en même temps d’épaisseur, de façon à n’avoir, par le haut, qu’une brasse et un quart. La voûte extérieure, qui mettra la voûte intérieure à l’abri des dégâts de la pluie, aura, par le bas, deux brasses et demie d’épaisseur, prendra également la forme pyramidale, et n’aura plus que deux tiers de brasse d’épaisseur en arrivant à la lanterne. On placera à chacun des huit angles un éperon, au centre de chaque pan deux éperons, et, en outre, au centre de chaque angle, à l’extérieur et à l’intérieur, deux autres éperons. Les deux voûtes s’élèveront pyramidalement, en diminuant par égale proportion jusqu’à l’ouverture de la lanterne. Puis on établira autour des voûtes vingt-quatre éperons et six arcs en pierres de macigno, solidement liées par des barres de fer. Des chaînes de fer embrasseront la voûte et les éperons. Avant de diviser les