Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/750

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qui, par ses dispositions et l’énormité de ses vaisseaux couverts, se prêtait le plus à la nature de leurs cérémonies. Pour apprécier les emprunts qu’ils firent à ce bâtiment profane où se rendait la justice et se traitaient les affaires du négoce et les intérêts de l’État, il suffit de jeter un coup d’œil sur la célèbre basilique Ulpienne, récemment découverte dans le Forum de Trajan, et sur celle de Saint-Paul, la plus ancienne de la chrétienté. Celle-ci est composée d’une grande nef et de doubles galeries latérales formant bas-côtés ; l’autre est également divisée en cinq parties par quatre rangs de colonnes formant une galerie double de chaque côté et en retour aux deux extrémités. Les changements apportés par les chrétiens se bornent à la substitution des arcades sur les colonnes aux architraves, et à la séparation opérée, entre l’abside et les galeries latérales, par une nef transversale croisant à angles droits la nef principale. Du reste, l’emploi de l’arcade n’altère en rien la disposition générale de l’édifice, et nous l’aurions passé sous silence, si nous n’eussions voulu rappeler que ce mode de construction, inventé par les chrétiens, est arrivé jusqu’à nous, après avoir été successivement pratiqué par l’architecture byzantine, arabe, romane, gothique et de la renaissance, ainsi que par tous les systèmes bâtards qui sont venus à la suite.

Quant à la croix produite par les deux nefs qui se coupent, on la retrouve dans les basiliques chalcidiques dont la plan représente un T. On a prétendu que Constantin adopta cette forme en mémoire de