Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/876

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mies de tous ces personnages sont si habilement variées, que l’on éprouve un plaisir incroyable à les regarder. Il semble que ces bienheureux esprits ne pourraient être autrement dans le ciel, s’ils avaient un corps. En un mot, on croit voir l’œuvre, non d’un homme, mais d’un ange : aussi notre bon religieux fut-il toujours bien justement appelé Fra Giovanni Angelico. Le gradin est occupé par divers traits de la vie de la Vierge et de saint Dominique. Chaque fois que je vois cet ouvrage, j’y découvre de nouvelles perfections, et ce n’est jamais sans peine que je m’en éloigne.

Dans la chapelle de la Nunziata que fit construire Pierre de Médicis, Fra Giovanni décora de figures en petite proportion les volets de l’armoire où l’on serre les vases et les autres ustensiles d’argent de l’église. On trouve encore aujourd’hui une si grande quantité d’ouvrages de la main de notre religieux chez les citoyens de Florence, que parfois je m’étonne qu’il ait pu les produire, même en un bon nombre d’années. Le révérend Don Vincenzio Borghini, directeur de l’hôpital degl’Innocenti, possède de lui une belle petite Madone, et Bartolommeo Gondi, amateur distingué, un grand et un petit tableau ainsi qu’un Crucifix. On lui doit aussi une partie des ornements de la porte de San-Domenico, et une Déposition de croix qui se trouve dans la sacristie de la Santa-Trinità, et que l’on peut compter parmi ses meilleures productions.

À San-Francesco, hors de la porte de San-Miniato, il laissa une Annonciation, et à Santa-Maria-