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traités sur la peinture et la sculpture, où il expose, avec une élégance de style et une netteté admirables, les préceptes les plus sages et les procédés les plus précieux. Nous ne saurions mieux en faire l’éloge qu’en rappelant qu’ils ont pris place, à bon droit, à côté du Traité de Léonard de Vinci dans la belle édition que Raphaël Dufresne en a publiée l’an 1751.

Alberti ne pouvait manquer d’être accueilli avec empressement par les hommes les plus éclairés de son époque. Aussi le voyons-nous admis dans l’intimité des Laurent de Médicis, des Marsilio Ficino, des Cristoforo Landino, des Marsupini, des Acciaiuoli, des Rinuccino, des Nuti, des Poliziano, et enfin de tous ces savants, ces philosophes et ces artistes qui provoquèrent ou continuèrent, dans les lettres, les sciences et les arts, ce grand mouvement que l’on est convenu d’appeler Renaissance. Il prit une part active dans les discussions scientifiques et philosophiques dirigées par Laurent de Médicis, et dont l’ermitage des Camaldules et la villa Careggi furent le théâtre. Dans une de ces réunions qui se terminèrent par le fameux banquet où l’on célébra la fête de Platon, il improvisa sur Virgile un commentaire brillant que Cristoforo Landino, l’un des acteurs de ces fêtes, a consigné dans ses Quæstiones camaldolenses[1]. Alberti, par les raisonnements les plus subtils, s’efforce de démontrer que les belles fictions de l’Énéide ne sont qu’un voile riche et dia-

  1. Cristoforo Landino termine ainsi : « Hæc sunt quæ de plurimis longèque eccellentioribus, quæ Leo-Baptista Albertus, memoriter, dilucidè, ac copiosè, in tantorum vivorum concessu disputavit, meminisse volui. »