Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/526

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Nous verrons plus tard Perino del Vaga, cet habile Toscan que le Vasari réclamera comme le plus fort dessinateur de Florence après le Buonarroti, et qui fut du moins l’un des plus savants peintres qui aidèrent au Sanzio. Nous le verrons, après la mort de Raphaël et la dispersion de ses élèves, travaillant à Lucques, à Pise, fondant à Gênes une école importante, et revenant enfin à Rome jouir d’une position égale en quelque sorte à celle que son maître avait occupée dans des temps meilleurs. Nous verrons également fleurir à Ferrare le Garofolo et Gaudenzio ; et tandis que, privé de son fidèle compagnon, Maturino de Florence, le vieux Polydore de Caravage, ce maçon tiré de la misère par l’affable Raphaël, et devenu sous ses leçons un artiste si savant et si inimitable, périra à Naples, lâchement assassiné, à cause de sa richesse, par le jeune Calabrais son élève, nous verrons Jean d’Udine, au génie si riant et si animé, après avoir erré par toute l’Italie et laissé partout ses traces, revenir à Rome comme dans un port assuré pour sa vieillesse, et y partager en paix les revenus de l’office du plomb avec Sébastien de Venise.

Pellegrino de Modène, ce délicieux élève de Raphaël, celui qui peut-être le rappela davantage, et dans sa qualité la plus intime, la moins comparable, la plus précieuse, dans la divine expression de ses tètes et dans les mouvements si gracieux et si chastes de ses figures, le pauvre Pellegrino fut tué pour son fils dans une embûche, non sans avoir ajouté aux titres d’honneur conquis dans sa colla-